La décarbonation du transport routier de marchandises (TRM) : quels besoins de recharge au dépôt et en entrepôt pour les poids lourds électriques ?

jeu 11/12/2025 - 14:39
Dans la continuité du rapport sur les besoins en recharge des poids lourds électriques en itinérance, Enedis dévoile cette année, une étude complémentaire qui vise à évaluer et anticiper les futurs besoins en recharge des poids lourds électriques au dépôt et en entrepôt, à horizon 2035 et 2050.

Une décarbonation bien engagée pour le transport routier de marchandises.

En France, le transport routier de marchandises (TRM) joue un rôle majeur dans l’économie, représentant 90 % des échanges commerciaux. C’est aussi un levier prioritaire de décarbonation puisqu’il génère environ 7,5 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES).

Face à cet enjeu, les acteurs du secteur confirment leur volonté d’accélérer la transition vers la solution la plus mature à date : le poids lourd électrique.

La réussite de cette évolution repose sur le déploiement massif d’infrastructures de recharge, aussi bien sur le réseau routier (en itinérance) qu’au sein des dépôts et entrepôts.

Un réseau électrique capable d’intégrer les besoins de recharge des poids lourds électriques

Les besoins en électricité liés à la recharge des poids lourds électriques en France devraient fortement augmenter dans les prochaines années.
À l’échelle nationale, l’énergie nécessaire pour recharger les poids lourds électriques pourrait atteindre 11,8 TWh en 2035 et 24,1 TWh en 2050. Cette recharge se ferait à 70 % en dépôt ou entrepôt et à 30 % en itinérance pour les trajets longue distance. La consommation d’électricité dédiée à la recharge des poids lourds représenterait entre 2 et 2,3 % de la consommation totale d’électricité en France en 2035, estimée entre 505 et 580 TWh dans le Bilan Prévisionnel 2025 de RTE. En termes de puissance, le pic national de consommation pour la recharge en dépôt et entrepôt pourrait atteindre 2,4 GW en 2035 et 4,8 GW en 2050.
Certaines grandes plateformes logistiques, comme la zone de Saint-Quentin-Fallavier dans l’Isère, pourraient nécessiter des puissances importantes, dépassant 10 MW dès 2035 et jusqu’à 20 MW en 2050.

Un double enjeu pour Enedis : planifier et raccorder

Les besoins de recharge en dépôt et en entrepôt sont diffus, car répartis principalement sur des sites de taille moyenne. Pour Enedis, cela implique de réaliser un volume important de raccordements moyenne tension (HTA), sans impact majeur sur les ouvrages structurants comme les postes sources.
L’intégration de la recharge des poids lourds électriques doit s’inscrire dans une démarche globale d’électrification, qui prend en compte non seulement les poids lourds, mais aussi d’autres usages comme l’industrie, les data centers, la mobilité légère ou encore le chauffage.
Pour réussir cette transition, notamment sur les zones logistiques denses, une forte coordination est nécessaire entre Enedis, les collectivités, les aménageurs, les transporteurs et les opérateurs de charge.