Nouvelle France électrique à horizon 2027 et 2032 : Enedis publie le document préliminaire à un futur Plan de développement de réseau de distribution d’électricité

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Bien qu’un décret à venir doive encore fixer le calendrier, le contenu et le mode de concertation du Plan de développement de réseau, Enedis, dans une démarche de transparence et de pédagogie, a préparé un document préliminaire dont l’ambition est de contribuer aux débats autour de la prochaine loi de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et d’entamer avec le Comité des utilisateurs du réseau de distribution électrique (CURDE) une vaste concertation participative en préparation de ce Plan. Ce rapport préliminaire, premier exercice du genre pour l’entreprise, apporte un éclairage de moyen - long terme pour la Nouvelle France électrique à horizon 2027 et 2032.

Quels sont les objectifs de ce document préliminaire au Plan de développement de réseau ?

• En publiant ce document, Enedis fait acte de transparence et de pédagogie pour nourrir les débats autour de la transition écologique (prochaine PPE).
  • Il s’agit d’un document inédit et volontaire couvrant l’ensemble des activités de l’entreprise concernant les investissements.
  • Il incarne la fierté de porter les valeurs du service public.
  • Son contenu, riche et accessible, s’adresse au lecteur intéressé par le système électrique sans nécessairement en être un spécialiste.

Il est important de préciser qu’il ne s’agit pas du « Plan de développement de réseau » à proprement parler. Ce document préliminaire n’a pas fait l’objet d’une consultation publique. Il permettra néanmoins de recueillir sur un temps long les remarques de chacun pour alimenter le « Plan de développement de réseau » officiel.

• Ce document préliminaire est complémentaire au Schéma décennal de développement du réseau de transport d'électricité (SDDR) de RTE. Il donne une vision plus précise des investissements à l'échelle du réseau public de distribution d'électricité géré par Enedis.
  • RTE a participé à l’écriture de la partie du document concernant les S3REnR (Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Énergies Renouvelables), et a été tenu informé de l’évolution du document au cours de sa réalisation.

• A travers ses travaux préparatoires, Enedis affirme et illustre 5 convictions pour réussir la deuxième électrification de la France :
  1. Le réseau public de distribution d’électricité a une valeur collective majeure.
  2. Enedis développe et exploite le réseau dans un cadre de dialogue et de concertation à la fois national et local.
  3. Un savoir-faire majeur d’Enedis est de pouvoir optimiser et séquencer les investissements dans un environnement complexe, incertain et présentant des enjeux multiples.
  4. Les méthodes d’investissements doivent être stables dans le temps pour tenir un cap dans la durée…
  5. … mais doivent s’adapter à un rythme qui s’accélère avec la transition écologique.

• Enedis est l’un des premiers investisseurs dans les territoires, avec 3 typologies d’investissement détaillées dans le document :
  • Raccordement au réseau : réaliser le raccordement en basse tension ou moyenne tension (selon le niveau de puissance demandé par le client).
  • Renforcement du réseau : adapter le réseau à l’évolution progressive des charges existantes.
  • Renouvellement du réseau : mettre en œuvre des programmes de modernisation et de résilience définis dans des stratégies nationales d'investissement et cibler les ouvrages à traiter en priorité.

Le raccordement est réalisé au rythme de l’évolution de la demande externe, tandis que le renforcement et le renouvellement sont optimisés par Enedis en tant que gestionnaire de réseau au service de la collectivité.

• Les investissements annoncés dans les travaux préparatoires d’Enedis ont été évalués selon un scénario de référence de raccordement.
  • Stabilité du nombre de nouveaux raccordements de consommateurs/an.
  • Fort développement des infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE) : le scénario prévoit que 13 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables seront en circulation en 2032 (versus 1 102 975 à fin 2022).
  • Fort développement des installations de production d’énergie renouvelable (EnR), évalué selon les objectifs de la PPE 2019-2028 : le scénario prévoit que 28 GW d’éolien et 42 GW de photovoltaïque soient raccordés au Réseau Public de Distribution à 2032, ce qui représente un raccordement de 4 à 5 GW d’EnR par an au périmètre d’Enedis.

A noter : des échanges préparatoires entre Enedis et les AODE (autorité organisatrice de la distribution d’électricité) sont indispensables pour partager un diagnostic et les priorités d’investissements.

• Au total, en ajoutant les investissements en matière de modernisation et de résilience (+ de 1 milliard par an) et ceux liés au renforcement, on  passe de 4 milliards d’euros en moyenne par an (4,4 mds en 2022) à durablement plus de 5 milliards investis chaque année. Cette hausse est largement liée aux raccordements d’EnR et d’infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE).

5 convictions au service de la deuxième électrification de la France

1. Le réseau public de distribution d’électricité a une valeur collective majeure

Le réseau public de distribution d’électricité est un modèle unique de service public qui permet la solidarité entre les territoires.

• Enedis fait bénéficier à tous ses clients d’une formule tarifaire d’acheminement de l’électricité identique dans toute la France, basée sur la solidarité nationale. Il ne dépend pas de la localisation (rurale ou urbaine) ni de la distance nécessaire pour acheminer l’électricité : c’est le principe de la péréquation tarifaire.
• Rappelons que le réseau proprement dit appartient aux collectivités, qui font confiance à Enedis : près de 95% des contrats de concession sont d’ores et déjà renouvelés pour 25 à 30 ans.

Par sa valeur de mutualisation, le réseau public de distribution d’électricité permet l’entraide entre des territoires exportateurs d’EnR (producteurs) et d’autres territoires lieux de consommation. Il permet aussi un accès de tous à l’électricité avec un excellent taux de fiabilité.

• Le système électrique interconnecte les clients (producteurs et consommateurs) aux mailles européenne, nationale et locale.
• Cette mutualisation permet à la fois une connexion électrique d’évacuation de flux de production, mais aussi des économies d’échelle autour de la notion de secours en cas d’avarie ou de maintenance.
• Cette mutualisation contribue ainsi à la fiabilité du réseau qui est partout supérieure à 99,99%.

2. Le modèle national/local d’Enedis est essentiel pour accompagner la transition écologique dans les territoires

Les investissements d’Enedis reposent : d’une part, sur une vision nationale concertée avec les acteurs nationaux du système électrique et s’appuyant sur les atouts d’un opérateur de taille nationale (expertise, politique industrielle, économies d’échelle, SI), et d’autre part sur un dialogue et une concertation au niveau local (contrats de concession) s’appuyant sur les valeurs de proximité territoriale.

• Ce fonctionnement à double niveau permet l’équilibre entre la prise en compte des enjeux nationaux de la transition écologique, d’indépendance énergétique et de solidarité territoriale, et des attentes locales relatives au développement et à l’attractivité de chaque territoire.
• Enedis est un acteur unique des territoires, disposant d’une connaissance fine des multiples questionnements locaux : 25 directions régionales/800 sites en France.

3. Un des savoir-faire d’Enedis est de pouvoir optimiser et séquencer les investissements dans un environnement complexe, incertain et présentant des enjeux multiples

Enedis doit investir à l’optimum technico-économique, c’est-à-dire dans les meilleures conditions de coûts et d’efficacité technique.

• L’objectif est d’avoir la meilleure utilisation possible de l’argent public et de maitriser l’évolution du TURPE (Tarif d'utilisation du réseau public d'électricité) pour l’ensemble des français.
• Ainsi, les méthodes support aux décisions d’investissements d’Enedis ne se limitent pas à un regard sur le dépassement de la capacité maximum de transit ou sur l’âge d’un câble électrique.
• Elles vont bien au-delà, en recherchant un optimum entre le présent connu et les différents futurs possibles, et en tenant compte de multiples paramètres, comme l’évolution des demandes de raccordement, des incidents dus aux aléas climatiques, de l’exploitabilité du réseau sur le long terme, du référentiel technique, de la possibilité de répondre à plusieurs enjeux réseau simultanément, de l’impact environnemental, etc.
• Ce que montrent nos travaux préparatoires au Plan de développement du réseau, c’est la façon dont procède Enedis pour rechercher ces optimums en dévoilant ainsi la réflexion de long terme qui permet in fine à Enedis d’atteindre au jour le jour, à coût maitrisé, un taux moyen de 99,99 % de fiabilité du réseau.

4. Les méthodes d’investissements doivent être stables dans le temps pour tenir un cap dans la durée

Enedis instruit ses choix d’investissement pour ses ouvrages et infrastructures dans une perspective de moyen-long terme.

• La gestion optimisée d’un réseau de distribution de l’envergure de celui qui est confié à Enedis (1,4 million km de lignes électriques, soit l’équivalent de 35 fois le tour de la Terre), nécessite de savoir étaler et prioriser les investissements à moyen-long terme.
• Enedis prend des décisions de pose de matériels d’une durée de vie de plus de 40 ans et ne doit modifier les grands choix techniques qu’avec prudence et sur la base d’un retour d'expérience suffisant : les méthodes doivent être stables dans la durée.

5. Les méthodes d’investissement doivent s’adapter à un rythme qui s’accélère avec la transition écologique

Le rôle majeur du réseau public de distribution d’électricité va s’amplifier dans les prochaines années pour répondre à la lutte contre le changement climatique.

Enedis s’engage dans le développement de nouveaux leviers pour favoriser la performance du réseau et les nouveaux usages de l’électricité : en expérimentant des solutions innovantes, telles que les flexibilités locales.

• Une flexibilité locale est une augmentation ou une diminution temporaire de la puissance électrique d’un site de production ou de consommation d’électricité appartenant à un client raccordé au réseau public de distribution d’électricité.
• Cette modulation de puissance, à la demande d’Enedis, se fait durant une période donnée pour contribuer à un besoin ponctuel et local du réseau d’électricité. Exemples :
  • Réduire momentanément la puissance électrique d’un parc éolien ou d’un site de production solaire pendant les pics de production ou les creux de consommation d’une zone pour pouvoir raccorder plus d’énergies renouvelables sans engager des travaux supplémentaires sur le réseau d’électricité.
  • Réduire temporairement la consommation de clients volontaires pour continuer à alimenter tous les clients en cas d’incident localisé sur le réseau.

• L’entreprise a recours aux flexibilités locales pour accueillir davantage d’énergies renouvelables sur le réseau électrique et contribuer à la performance du réseau.
  • En particulier, Enedis mène le projet ReFlex pour optimiser le dimensionnement des postes sources, équipements situés à la frontière entre les lignes à très haute et haute tension de RTE et les lignes électriques à haute et moyenne tension gérés par Enedis.
  • ReFlex vient compléter toute une gamme d’évolutions récentes dans les méthodes d’Enedis pour permettre l’augmentation de la capacité d’accueil de la production sur le réseau.

La cinquième conviction autour de l’agilité des méthodes d’investissements incarne la position de l’entreprise à la tête du "Smart Grid Index" de Singapore Power Group, et ce pour la deuxième année consécutive (classement mondial des réseaux électriques intelligents).

Zoom sur la prévision des investissements

Scénario de référence des travaux préparatoires au Plan de développement de réseau d’Enedis

Pour son document préliminaire, Enedis retient un scénario de référence de la trajectoire de raccordements dont voici les principaux sous-jacents :

• Un nombre de raccordements de nouveaux clients/an stable dans le temps résultant de divers effets : ralentissement de la croissance démographique et diminution du nombre moyen d’habitants par logement prévus par l’Insee, conduisant à une évolution annuelle du nombre de logements comparable aux rythmes actuels.
• Les EnR : aujourd’hui, près de 90 % des énergies renouvelables terrestres sont raccordés au réseau public de distribution d’électricité géré par Enedis en France métropolitaine continentale. Nous nous apprêtons à faire face à une très forte accélération du rythme de raccordement des EnR, principalement du fait du photovoltaïque (objectif d’ici fin 2032, basé sur la PPE : 28 GW d’éolien et 42 GW de photovoltaïque raccordés au RPD, ce qui représente un raccordement de 4 à 5 GW/an d’EnR au périmètre d’Enedis). A fin 2022, plus de 630 000 installations photovoltaïques sont raccordées au réseau de distribution, dont près de 240 000 en autoconsommation individuelle (leur nombre double tous les 18 mois ! Elles étaient 3 000 en 2015).
• Les IRVE : Enedis est engagée sur tout le spectre de la mobilité propre : raccordement des infrastructures de recharge en parking d’immeuble résidentiel collectif, raccordement des bornes publiques avec les schémas directeurs d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques, gestion des grands comptes multi-raccordeurs (hypermarchés, opérateurs de recharge, concessionnaires d’autoroutes, etc.), électrification des ports, électrification des flottes de bus, etc. En avril 2022, la France a passé le cap du million de points de charge raccordés au réseau public de distribution d’électricité, témoignant d’une dynamique et d’un intérêt des Français pour ce nouvel usage électrique. 100% des infrastructures de recharge pour véhicules électriques sont et seront raccordées au réseau public de distribution d’électricité. D’ici 2032, la France comptera 13 millions de véhicules électriques et hybrides (projection Enedis).

Résultats chiffrés 2027 et 2032

Au total, les investissements passeront de 4,4 milliards d’euros en 2022 à plus de 5 milliards par an à horizon 2032 pour répondre aux enjeux de la transition écologique et maintenir la performance du réseau. A noter que dans le cadre du document préliminaire au « Plan de Développement de Réseau », l’hypothèse de référence quant aux investissements 2022 prend en compte le montant de 4 milliards d’euros (euros constants 2021). Cette hypothèse avait été établie avant la clôture de l’exercice.

Le point de passage 2027 (5,5 milliards d’€₂₀₂₁) est supérieur à l’année 2032 en raison d’un pic de construction, prévu à cette échéance, des infrastructures de recharge des véhicules électriques dans le résidentiel collectif. Dans les années ultérieures, les raccordements continuent de se réaliser, mais sur une infrastructure déjà en grande partie réalisée.

1. Article 32 de la directive européenne 2019/944 sur le marché intérieur de l’électricité, composante du « Clean Energy Package », transposé en droit français par l’ordonnance du 3 mars 2021 créant un nouvel article L322-11 au code de l’énergie.