Contre les coupures d’électricité : les « pompiers » de la FIRE, Force d’Intervention Rapide Électricité d’Enedis

Pour éviter les risques de coupures de courant lors d’aléas climatiques, nous investissons et mettons en place, depuis 1999, la Force d’Intervention Rapide Électricité (FIRE).

Parer à tout moment aux aléas climatiques et aux coupures de courant sur le réseau électrique : c’est la mission de la FIRE, notre Force d’Intervention Rapide Électricité.

La Force d’Intervention Rapide d’Électricité (FIRE) d’Enedis, c’est un contingent de 2500 hommes et femmes volontaires, mobilisables à tout moment en cas d’aléa climatique pour des missions de réparation rapide sur le réseau de distribution d’électricité. Créée après la tempête de 1999, elle est la figure de proue de notre mission de service public : assurer à chaque Français raccordé à notre réseau d’être alimenté en électricité.

Une réponse aux coupures de courant occasionnées par les aléas  climatiques

Au lendemain de « La tempête du siècle » de 1999, les spécialistes redoutent qu’une nouvelle tempête frappe à nouveau en France. Leur constat : les réponses aux futures crises climatiques doivent être plus organisées et plus centralisées. En tant que gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité, Enedis, a mis en place une organisation mobilisable 24 h/24, 7 j/7, capable d’agir en tout point du territoire, pour maîtriser les conséquences des phénomènes climatiques de grande ampleur sur le réseau : la FIRE.

Dès que s’annonce une menace météorologique sérieuse : grand froid, vents forts, neige collante, températures extrêmes… les équipes d’Enedis se pré mobilisent. Un bulletin de vigilance ou d’alerte est transmis à nos 25 Directions régionales et en parallèle, nous travaillons de très près avec Météo France pour surveiller en temps réel l’évolution météorologique et nous préparer à gérer une crise éventuelle. Déployée en cas de tempête, une application « impact foudre », développée en coopération avec la société Météorage, permet de localiser précisément les impacts de la foudre sur le réseau. Ces outils permettent à la FIRE d’intervenir où et quand il faut.

Contre les coupures : évaluer, mobiliser, intervenir

L’atout majeur de la FIRE, c’est sa capacité d’intervention à géométrie variable : elle peut mobiliser quelques techniciens à plusieurs centaines sur l’ensemble du territoire national en cas d’incident de force majeure.

Il revient à notre cellule de coordination nationale, installée à La Défense, au siège d’Enedis, de déterminer l’ampleur des moyens en hommes et en matériels à dépêcher dans les zones sinistrées. Celle-ci, en contact permanent avec les cellules de crise régionales dans chaque région touchée, organise avec elles des points réguliers de la situation sur place. Nos 28 agences de conduite régionales (ACR), véritables tours de contrôle réparties sur tout le territoire, rapportent en temps réel les informations sur le réseau moyenne tension et en cas d’intempéries majeures et transmettent aux cellules de crise une cartographie précise des dégâts : nombre de lignes coupées, nombre de clients privés d’électricité, etc.

Chaque fois que cela est nécessaire, la cellule de crise nationale coordonne l’envoi de renforts depuis les régions épargnées vers les régions sinistrées. Les cellules de crise régionales prennent alors le relais pour les envoyer dans les zones où il faut réparer. Dès leur arrivée sur les lieux, les unités de la FIRE sont prises en charge par les équipes locales sur les « bases travaux », véritables petits camps militaires sur lesquels sont organisées les opérations d’intervention. A partir de ces bases, elles se rendent sur les chantiers de réparation. Cette organisation permet d’anticiper, de mobiliser de coordonner et déployer les compétences ad hoc au sein de la FIRE, selon la situation rencontrée.

En appui, un réseau logistique étendu de matériel « prêt à l’emploi »

12 plateformes de logistique Serval, réparties stratégiquement sur tout le territoire, assurent et fournissent l’ensemble du matériel et la logistique nécessaire à la réparation du réseau électrique : outils, machines, nacelles, camions, matériel conditionné sous forme de “kits FIRE”, adaptés à chaque type de dommage et livrables en quelques heures, plus 3500 groupes électrogènes (GE) pour rétablir l’électricité pendant la durée des réparations.

La FIRE, une mission de service public sur le réseau électrique

Certaines intempéries (vent violent, orages, inondations, neige...) peuvent provoquer de graves incidents sur le 1,4 million de kilomètres de lignes électriques que nous gérons partout en France.

Des arbres peuvent tomber sur les lignes, de la neige collante peut les alourdir au point de les endommager, ou provoquer des chutes de branches ou d’arbres sur leurs parties aériennes. A ce titre, il est de notre devoir d’assurer la disponibilité du réseau face à tout événement susceptible d’entraîner des coupures électriques impactant son bon fonctionnement. Anticiper, veiller, alerter, gérer en tirant les leçons des expériences passées et procéder en toute sécurité au rétablissement de l’électricité au bénéfice des personnes et des biens : telles sont les étapes clés de gestion de crise qui nous guident.

La FIRE en chiffres

La FIRE a fêté ses 23 ans en 2022. Elle déploie :

  • 2 500 hommes et femmes volontaires sur l’ensemble du territoire Métropolitain,
  • 26 cellules de crise sur le territoire, dont 1 cellule nationale et 25 cellules régionales,
  • 7 centres d’appel dépannage (CAD),
  • 11 plateformes de stockage avec notamment près de 220 kits de réparation et plus de 3 000 groupes électrogènes,
  • 2 postes source mobiles,
  • sur un réseau de distribution de 1,4 million de km, soit 35 fois le tour de la Terre.

Grâce à son intervention, le total de minutes de coupure en 2022 n’a pas dépassé 56 minutes en moyenne nationale.
Rétablir 90 % des clients en moins de 48h en cas d’incident climatique majeur sur le réseau figure parmi des engagements prioritaires que nous nous sommes fixés dans le cadre de notre projet industriel et humain 2020-2025.

C’est arrivé près de chez vous

De violents orages secouent l’île de Beauté, avec des rafales de vent soufflant jusqu’à 224 km/h, Sur ce territoire insulaire, le réseau, qui n’est pas interconnecté avec le réseau électrique continental, est directement géré par la Direction des Systèmes Energétiques Insulaires (SEI) d’EDF. Enedis et SEI sont néanmoins liés par une convention de coopération renouvelable, dans le cadre de laquelle nous sommes tenus d’apporter notre soutien logistique et nos compétences à l’opérateur corse. Pour faire face aux graves dégâts occasionnés par la tempête, la FIRE va répondre tout de suite à la demande d’aide en urgence exprimée par la SEI en mobilisant 40 de nos membres volontaires, techniciens et encadrants originaires de nos 4 directions régionales : Alpes, Auvergne, Côte d’Azur, Midi-Pyrénées Sud. Dès le 19 août, ceux-ci rejoignent sur place, avec leurs véhicules et engins d’intervention, les équipes d’EDF, qu’ils aident sans délai à diagnostiquer les dommages, réparer le réseau électrique et réalimenter les clients.

Dans la nuit du 20 au 21 octobre, plus de 800 incidents sur les réseaux moyenne tension privent d’électricité 250 000 habitants dans toute la moitié nord du pays. En Normandie, la région la plus touchée, on enregistre des vents allant jusqu'à 175 km/h sur les côtes : 80 000 clients sont impactés. Plusieurs autres territoires sont frappés : la Bretagne, les Pays de Loire, la région Centre Val de Loire, l’Île-de-France Est et Ouest, La Picardie, la Champagne Ardennes, la Lorraine, la Bourgogne et l’Alsace Franche Comté. Dès le lendemain de la tempête, la FIRE est déclenchée : 4 000 techniciens et prestataires d’Enedis sont mobilisés. Ils vont travailler sans relâche sur toutes les portions de réseau atteintes pour rétablir le courant : le 21 octobre soir, en moins de 24 heures, 90 % des clients sont réalimentés.

Dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre 2019, le Sud-Est de la France vit l’une des plus importantes crises climatiques de ces 20 dernières années : des chutes exceptionnelles de neige collante s’agglutinent sur les câbles, provoquant des dégâts considérables, et ensevelissent les réseaux électriques, télécoms et routiers. La Drôme, l’Ardèche et l’Isère sont les départements les plus touchés.
Au petit matin du 15 novembre, plus de 330 000 foyers sont privés d’électricité dans la région. Au total, les dommages impactent 300 lignes électrique moyenne tension. Des dizaines d’entre elles sont entièrement détruites sur plusieurs centaines de kilomètres. Alertées dès la veille de cet événement sans précédent, les équipes d’Enedis ont été pré-mobilisées, tandis que les départements de l’Isère, de la Drôme et de l’Ain étaient placés en vigilance orange (neige et verglas) par Météo France. Un renfort de près de 65 équipes, issues d’autres régions, est aussitôt déployé sur le terrain. Malgré l’ampleur des dégâts, elles parviennent à réalimenter 234 000 foyers impactés en 72 heures, soit 90 % d’entre eux sur l’ensemble du territoire. Un jour plus tard, l’électricité est rétablie pour 98 % des foyers.

Fin juin, mi-juillet et première quinzaine d’août : trois vagues d’épisodes caniculaires touchent l’ensemble de la France. Dans plusieurs régions, le thermomètre dépasse à plusieurs reprises les 40 degrés Celsius, franchissant des records historiques. Les fortes chaleurs, cumulées sur plusieurs semaines, font chauffer le goudron des grandes villes. Dans les sous-sols, la température monte jusqu’à plusieurs dizaines de degrés, mettant à rude épreuve le réseau électrique. Elles causent également des mouvements de terrain qui fragilisent les boîtes de jonction des installations électriques. Résultat : les coupures de courant se multiplient dans les grandes agglomérations. Face à la crise, nous dépêchons des équipes pour intervenir directement les installations enterrées : plus de 60 salariés en provenance de 19 Directions régionales, appuyés par des équipes d’entreprises prestataires, viennent en renfort de leurs collègues dans les régions les plus touchées. Au cours de la 2e vague de canicule, le 17 juillet, la FIRE est déclenchée. A ses côtés, l’Unité logistique SERVAL assure un pilotage spécifique vis-à-vis des fournisseurs pour livrer partout où nécessaire les matériels demandés, comme les boîtes de jonction, en hausse de +23 % par rapport aux étés précédents. Au final, les grosses coupures sont évitées et les délais de rétablissement du courant réduits à moins de 72 heures dans 90 % des cas.