L'énergie décarbonée : un levier clé pour la sobriété énergétique

Publié le 01 août 2025
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Face à l’urgence climatique, Enedis poursuit sa transition vers une énergie décarbonée et accompagne l’effort national vers la sobriété énergétique. Explications.

Qu'est-ce que l'énergie décarbonée ?

L’énergie décarbonée désigne l’ensemble des sources d’énergie qui émettent peu ou pas de dioxyde de carbone (CO2) lors de leur production et de leur utilisation. Ces énergies sont considérées comme peu polluantes, par opposition aux énergies fossiles.

Elles englobent les énergies solaire, éolienne et hydraulique, la géothermie, l’énergie nucléaire et l’énergie issue de la biomasse (bois-énergie, biocarburants et biogaz.) Attention, aucune de ces énergies n’est réellement « zéro carbone » !

L’énergie décarbonée est centrale dans la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique, car elle permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du dérèglement climatique. Elle est donc au cœur des problématiques actuelles de sobriété énergétique.

Énergies décarbonées et énergies renouvelables : quelle différence ?

Une énergie décarbonée n’émet que très peu de CO2, mais n’est pas nécessairement renouvelable. Par exemple, le nucléaire est une énergie décarbonée non renouvelable. Il utilise de l’uranium, une ressource finie, c’est-à-dire une ressource qui, à terme, sera épuisée.

À l’inverse, une énergie renouvelable vient de ressources naturelles qui ne s'épuisent jamais, comme le soleil, le vent, l'eau et la biomasse. Cependant, sa production peut parfois créer des émissions indirectes de CO2, selon les méthodes utilisées. Enedis est engagé dans l’essor des énergies renouvelables.

Les principales sources d'énergie décarbonée

Les principales sources d’énergie décarbonée en France sont l’énergie nucléaire, hydraulique, éolienne, solaire et la biomasse. Chacune de ces sources présente des avantages et des inconvénients spécifiques qui influencent leur place dans le mix énergétique national français, c’est-à-dire la répartition des différentes sources d’énergie utilisées pour produire l’électricité.

Concrètement :

  • Le nucléaire génère de faibles émissions de CO2, mais les déchets radioactifs sont difficiles à gérer.
  • L’hydraulique est une énergie renouvelable très décarbonée qui utilise la force de l'eau. Mais la création de lacs artificiels ou de barrages perturbe l’écosystème environnant.
  • L’éolien et le solaire sont des énergies renouvelables décarbonées, dont la fabrication et l’installation génèrent de faibles émissions de CO2.
  • La biomasse est une énergie renouvelable, faiblement carbonée, utilisant des déchets organiques ou du bois mais dont le coût ne cesse d’augmenter.

Les enjeux environnementaux et économiques de la décarbonation

La décarbonation est essentielle pour atteindre la neutralité carbone et limiter le réchauffement climatique. La France vise deux objectifs : réduire de 55 % les émissions de GES d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément aux engagements européens. Le remplacement progressif des énergies fossiles par des énergies décarbonées constitue ainsi un levier majeur de la transition écologique.

Le mix énergétique français : la part belle aux énergies décarbonées

Le mix énergétique français présente un contraste marqué entre la production d’électricité (largement décarbonée) et la consommation totale d’énergie (encore très dépendante des énergies fossiles).

Au global, la production d’énergie française est répartie ainsi :

  • Nucléaire : 67 %
  • Hydraulique : 13,9 %
  • Éolien : 8,7 %
  • Solaire : 4,3 %

En 2024, la production d’énergie carbonée, ou fossile (gaz, charbon, fuel) représentait près de 4 % de la production totale d’énergie, un taux historiquement bas !

Quels sont les bénéfices économiques des énergies décarbonées ?

L’emploi

Selon l’Observatoire français de la transition écologique, les énergies renouvelables ont créé plus de 100 000 emplois en France en 2023.

À cela s’ajoutent les emplois créés dans la rénovation énergétique des bâtiments, la gestion intelligente de l’énergie et les secteurs de l’innovation technologique, comme le développement de réseaux intelligents ou de solutions de stockage. L’ADEME estime que la transition bas carbone pourrait créer jusqu’à 400 000 emplois supplémentaires d’ici 2030, notamment dans les territoires ruraux et industriels en reconversion.

La compétitivité

En investissant massivement dans les énergies bas carbone et la modernisation de son réseau électrique, la France renforce son indépendance énergétique. En réduisant sa dépendance aux importations de gaz naturel et d’énergies fossiles, elle limite son exposition aux fluctuations des prix mondiaux et améliore sa balance commerciale. Cette stratégie favorise également l’attractivité des entreprises françaises, qui bénéficient d’une électricité parmi les moins carbonées d’Europe – un atout compétitif majeur pour les industries soumises à des exigences environnementales croissantes.

L’innovation

La décarbonation du secteur énergétique stimule l’innovation à tous les niveaux. Enedis, par exemple, pilote de nombreux projets pour tester l’intégration massive des énergies renouvelables, le pilotage de la consommation via le compteur Linky, et la modernisation du réseau pour anticiper les nouveaux usages (mobilité électriqueautoconsommation).
 

Par exemple, le projet Reflex vise à absorber les surplus d’électricité verte en s’appuyant sur le compteur Linky. Les données transmises permettent d’ajuster en temps réel la production et la consommation d’électricité, tout en garantissant la stabilité du réseau.

Autant d’innovations qui favorisent la création de nouveaux marchés, soutiennent la croissance des start-ups et PME françaises, et contribuent à la résilience énergétique des territoires.

Énergie décarbonée et enjeux climatiques

Dans le cadre du plan climat européen, la France vise un mix énergétique de plus en plus décarboné. Comment ? En augmentant la part des énergies renouvelables et en modernisant son parc nucléaire.

L’énergie décarbonée est en effet l’un des outils majeurs de la lutte contre le dérèglement climatique. La production, le stockage et l’utilisation de ces énergies “propres” sont donc déterminants dans la maîtrise des enjeux climatiques.

Les technologies au service de l'énergie décarbonée

La gestion de l’énergie décarbonée a entraîné la mise au point de nombreuses innovations technologiques.

Smart grids, stockage de l’énergie et hydrogène vert

Les réseaux intelligents ou smart grids permettent d’équilibrer la production et la consommation d’électricité grâce aux informations sur l’état du réseau communiquées en temps réel. Ils intègrent une part croissante d’énergies renouvelables intermittentes (éolien, solaire). Ces réseaux facilitent l’autoconsommation, la production locale et la planification énergétique sur les territoires.

Le stockage des énergies décarbonées est crucial pour pallier l’intermittence des énergies renouvelables et garantir la résilience énergétique de manière continue. Un terrain propice à l’innovation : les batteries et les stations de transfert d’énergie par pompage sont par exemple des solutions actuellement testées.

L’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable, est une solution de stockage longue durée particulièrement adaptée aux smart grids. Il permet de stocker de grandes quantités d’énergie sur des périodes longues, là où les batteries sont plus efficaces pour le court terme. L’hydrogène peut ensuite être reconverti en électricité ou utilisé dans l’industrie et la mobilité, contribuant ainsi à la flexibilité et à la décarbonation du système énergétique.

Le compteur Linky, pour piloter sa consommation d’énergie

Le compteur Linky, installé par Enedis, permet de suivre précisément sa consommation d’électricité. En aidant à économiser l’énergie et à mieux utiliser l’électricité produite à partir de sources renouvelables, il participe à la lutte contre la précarité énergétique. Grâce à Linky, il est plus facile d’intégrer l’électricité produite localement et de consommer sa propre production, tout en aidant chacun à mieux gérer sa consommation au quotidien.

Des projets pilotes ancrés dans le territoire

Des projets pilotes menés par Enedis et ses partenaires ont démontré l’efficacité des réseaux intelligents pour intégrer les énergies renouvelables, optimiser le stockage et favoriser la consommation responsable. Parmi eux, les projets Smart Electric Lyon et Nice Grid ont obtenu des résultats prometteurs.

Le projet de recherche Smart Electric Lyon, mené entre 2012 et 2016, a été l’un des plus grands démonstrateurs de smart grids en France (25 000 clients impliqués). Son objectif : tester la gestion intelligente de la consommation et de la production d’électricité, en intégrant les technologies de l’information et de la communication. L’une de ses innovations majeures a été l'émetteur Radio Local (ERL), permettant la communication sans fil entre les équipements de la maison et le compteur Linky. La solution « Mon suivi Électricité », qui proposait un comparatif de consommation aux particuliers, a par ailleurs permis une réduction de 2 % de la consommation des foyers, sans nécessiter l’installation d’équipements spécifiques. Une réussite !

Le projet Nice Grid, mené à Carros dans les Alpes Maritimes entre 2012 et 2017, est le premier démonstrateur européen de quartier solaire intelligent (300 foyers impliqués, 11 industries, 1 collectivité). Il a permis de démontrer la faisabilité de l’îlotage temporaire d’un quartier, c’est-à-dire sa déconnexion du réseau principal et son alimentation autonome, grâce à la production photovoltaïque locale et au stockage par batteries. Cette gestion de l’énergie couplée à des solutions de pilotage intelligent a eu deux effets majeurs : la consommation individuelle a été fortement réduite et 22 % de la consommation globale d’énergie a été reportée sur les heures d’ensoleillement. 

Enedis, moteur de la transition énergétique

Enedis joue un rôle central dans la transition et la décarbonation du mix énergétique français. En tant que gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, ses leviers d’action sont nombreux.

Intégrer les énergies décarbonées au réseau électrique

Enedis mène plusieurs actions concrètes pour intégrer les énergies décarbonées au réseau électrique et aider au développement massif de territoires à énergies positives.

Ainsi par exemple, en accélérant de façon significative la construction des postes sources (un an au lieu de deux habituellement), l’entreprise a divisé par deux le délai de raccordement des installations d’énergies renouvelables
Au total, entre 2022 et 2040, Enedis prévoit d’investir 96 milliards d’euros dans l’adaptation du réseau à l’augmentation massive des énergies décarbonées (modernisation des infrastructures, installations de câbles souterrains, innovations…).
L’entreprise développe également ses propres innovations telles que des smarts grids, des batteries et autres solutions de stockage, afin de répondre directement aux enjeux de gestion des énergies décarbonées. 

Agir au plus près des territoires

Enedis travaille en étroite collaboration avec les collectivités locales, les entreprises et les acteurs industriels pour anticiper les projets de décarbonation et adapter le réseau aux besoins spécifiques des territoires.
Plus de 400 experts sont mobilisés auprès des collectivités dans le développement et le raccordement de projets d’énergies renouvelables. Leur mission : les conseiller, leur transmettre des données relatives à leur consommation et leur proposer des solutions adaptées.

Dans le Vaucluse, Enedis a souhaité apporter un accompagnement technique à la CoVe (Communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin) afin d’accélérer le raccordement des projets photovoltaïques à l’horizon 2045. Ce partenariat devrait permettre d’anticiper les besoins de raccordement et d’augmenter fortement la production d’énergie renouvelable locale.

Enedis accompagne également les projets d’autoconsommation collective, une nouvelle manière de produire et de consommer l’électricité localement très attendue par les collectivités. C’est ainsi qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, Enedis a noué un partenariat avec BoucL Energie, un producteur d’énergie solaire, pour faciliter le déploiement massif de l’autoconsommation solaire locale et créer des écosystèmes énergétiques résilients.

Promouvoir la sobriété énergétique : une action essentielle pour Enedis

Agir seul pour la décarbonation ne suffit pas. Pour Enedis, la véritable transition s’opère dès lors que la sobriété énergétique devient l’affaire de tous.

C’est pour cette raison qu’Enedis s’est employé à installer massivement le compteur Linky. Chaque foyer, entreprise ou collectivité peut ainsi désormais suivre précisément sa consommation d’électricité, la comprendre et l’ajuster. Avec à la clé, moins de gaspillage et une facture moins élevée.
Chacun d’entre nous peut contribuer à la transition énergétique en adoptant des écogestes et bons réflexes au quotidien.

L’entreprise accompagne également les communes dans la mise en place de l’extinction automatique de l’éclairage public la nuit. Une mesure concrète pour réduire la consommation d’électricité et limiter le gaspillage énergétique.